Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Depuis dix ans, Breizh Mod habille local

Les Rencontres de la mode responsable en Bretagne auront lieu à Lorient les 12 et 13 avril. Christine Bernard, l’une des trois co-fondatrices de Breizh Mod, la marque bretonne créée et promue par la Scamor (coopérative d'approvisionnement des enseignes E.Leclerc en Bretagne), fait le point sur l’économie textile en Bretagne.

Christine Bernard, l’une des trois co-fondatrices de Breizh mode, responsable textile de la Scarmor ; Christophe Jouanno, dirigeant de Roc’Han Maille ; Florence Sultan, responsable textile permanente de la Scarmor et Sandrine Fournier, adhérente du E.Leclerc de Pontivy, présentaient, à Lorient, le programme des Rencontres régionales de la mode responsable, à l’occasion des dix ans de la marque Breizh Mod. ©DR

Freiner la Fast-Fashion, le « nutriscore » façon textile, la seconde main… Que pensez-vous des nouvelles réglementations concernant les vêtements ?

Christine Bernard : À vrai dire, tout cela est encore un peu flou pour le moment. En revanche, avec la loi Agec, déjà en application, toutes les marques textiles responsables ont déjà déposé un plan pluriannuel d’écoconception dès juillet dernier (CF Refashion.fr). La loi intègre également la notion de bonus/malus qui pourrait faire bouger les choses. Même si nous n’en avions pas l’obligation, nous aussi avons déposé notre plan pluriannuel car c’est dans notre ADN. L’intention de la loi est bien de tirer tout le monde vers le haut. Pour ce qui est de l’écoscore, il concernerait tous les produits et pas seulement le textile. Je trouve que cela pourrait permettre à chacun de faire ses choix de consommation en connaissance de cause, d’être « consom’acteur ».

En dix ans, comment a évolué Breizh Mod ?

C.B. : Au commencement, en 2014, nous cherchions des souvenirs bretons fabriqués localement. Nous avons donc retroussé nos manches pour identifier les ateliers et les savoir-faire cachés dans notre Région. Puis, nous leur avons garanti un volume de commandes stables (10 000 pièces par an) pour qu’ils puissent se projeter facilement. D’ailleurs, notre chiffre d’affaires annuel est maintenu autour de 500 000 euros car notre ambition n’est pas de gagner des parts de marché mais avant tout de mettre en lumière des savoir-faire.

Le textile a donc un avenir en Bretagne ?

C.B. : J’aimais bien l’ancien slogan de Produit en Bretagne qui disait « Nos emplettes sont nos emplois ». Nous essayons de faire notre part en donnant à nos ateliers partenaires une meilleure visibilité et en sélectionnant tous les intervenants en circuit court. Nous travaillons avec dix ateliers majoritairement en Bretagne, mis à part les spécialités que l’on n’y trouve pas comme le tricotage fin (T-shirts) ou la fabrication des bottes. Mais l’engagement est de tout faire fabriquer au plus proche en France, dans la plus grande transparence, puisque les étiquettes mentionnent l’atelier de fabrication. J’espère maintenant que d’autres centrales régionales E. Leclerc feront de même !