FEB 2024 : l’entreprenariat familial nourrit le territoire

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En France, 83 % des entreprises, dont 75 % des petites et moyennes entreprises (PME) et 50 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont familiales. Ancrées dans la région bretonne, les entreprises familiales contribuent à la vitalité de l’économie, participent à la création du lien social et dynamisent le territoire. Cela passe par des partenariats culturels, sportifs, scolaires ou encore avec des collectivités. « Nous supportons beaucoup de réseaux d’entrepreneurs également », précise Jérémie Lecha, PDG du groupe Roullier (créé en 1959, 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires).
Malgré les difficultés que rencontre le territoire, notamment la crise du logement ou encore le recrutement, les entreprises familiales veulent « soutenir le tissu local et apporter des solutions », ajoute Caroline Hilliet Le Branchu, PDG belle-iloise (63 millions de CA).

Une capacité à travailler en réseau aussi, singularité de la Bretagne. Pour Vincent Legendre, président du directoire du groupe Legendre (930 millions d’euros de CA), « Cela se constate très souvent. Il y a dans cette région un dynamisme et un esprit collectif des entreprises frappants. C’est un des éléments principaux du dynamisme et de l’emploi. Avec un peu plus de pouvoir en région, on ne se porterait pas plus mal. » Des entreprises qui amènent également une attractivité territoriale. « On me demande souvent ce que mon entreprise fait pour le territoire étant donné que je réalise seulement 15 % de mon CA en Bretagne. Fondamentalement, nous sommes identifiés comme une entreprise bretonne, peu importe où nous sommes ailleurs », ajoute Vincent Legendre.

Adaptation au changement et identité propre

Les valeurs humaines et l’histoire familiale qui caractérisent ces entreprises les différencient. L’idée est avant tout de maintenir les valeurs qui font l’ADN de l’entreprise, tout en se réinventant pour s’adapter aux enjeux contemporains, avec un devoir d’exemplarité. La culture de dialogue est primordiale, « les décisions se prennent chaque jour en passant dans un couloir, autour d’un café, voire même autour d’un dîner le soir », précise Olivier Raulic, directeur général du groupe Raulic Investissements, (les Thermes marins de Saint-Malo, 75 millions d’euros de CA). C’est aussi le cas pour des entreprises familiales qui ne sont plus dirigées par des membres de la famille. « Le groupe Roullier est un capital 100 % familial, mais je ne suis pas de la famille, ce qui fait ma singularité. Les décisions sont plus formalisées, mais on sent que l’on a tout de même un héritage à poursuivre et des valeurs transmises », indique Jérémie Lecha.

Sur le long terme

Pour une bonne transmission, il faut anticiper. Un processus sur le long terme, qui met en moyenne sept à dix ans pour aboutir. À l’heure où un quart des dirigeants d’entreprises familiales a plus de 60 ans, il devient primordial pour ces entreprises de l’anticiper. « Un passage de génération est toujours une zone de risques. Changer de modèle de direction, évoluer dans les savoir-faire… Cela implique d’innover », dit Vincent Legendre. Alors poids ou responsabilité ?
Pour Olivier Raulic, « c’est surtout un terrain de jeu. Cela peut être un poids de temps en temps, mais ça nous permet beaucoup d’innovation ». « Il y a toute l’histoire de l’entreprise derrière nous donc forcément c’est une responsabilité », termine Caroline Hilliet Le Branchu.

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