Couverture du journal du 30/06/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Gallon Podo-orthèse met les pieds dans le plat

Niché au cœur du centre-ville de Rennes depuis 1929, Gallon est un cabinet de podo-orthèse (appareillage du pied), avec différents ateliers spécialisés dans la confection de chaussures et semelles orthopédiques et semelles pour sportifs. Il fait partie de ces métiers de niche, souvent oubliés, mais jamais égalés. Jean-Marc Gallon, à la tête de ce cabinet, est président de l’antenne bretonne de la Fédération française des podo-orthésistes. Il fait part de l’actualité de ce métier, « en danger de disparition ».

©Studio Carlito

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5 générations dans les pieds

Le cuir imprègne les murs chez Galllon Podo-Orthèse. Depuis les années 1930, le cabinet rennais n’a pas bougé d’un orteil. L’entreprise a été créée par un podo-orthésiste et orthoprothésiste. « Mon père était ouvrier qualifié, il a repris l’entreprise en 1969, et j’en ai repris les rênes à mon tour en 2006, après 9 ans sous sa houlette. » Les pieds, chez les Gallon, c’est une histoire de père en fils, sur 5 générations. « Mon père et moi sommes podo-orthésistes, mon grand-père était bottier-orthopédiste, son père et son grand-père étaient cordonniers à Vitré. » Les Gallon représentent d’ailleurs l’évolution de la profession : de la cordonnerie (botterie), en passant par la botterie-orthopédie, pour arriver à la podo-orthèse.

Revaloriser la prise en charge

©Studio Carlito

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Outre son métier à temps plein, Jean-Marc Gallon est aussi président de l’antenne bretonne de la Fédération française des podo-orthésistes (FFPO), qui défend le rôle essentiel de cette profession dans la prise en charge de personnes en situation de handicap et dans la prévention de la perte d’autonomie. Et le constat est alarmant, car la prise en charge n’est pas à la hauteur des coûts de production. Une prise en charge à 100% par l’assurance maladie, pour un patient souffrant d’Affection longue durée (ALD). « Aujourd’hui, nous avons deux références : la classe A (735 euros) pour les petites pathologies et la classe B (808 euros) pour les plus grosses ALD. La filière podo-orthèse n’a pas connu de revalorisation de ses prestations depuis 2013 ! Dans moins de 10 ans, notre métier n’existera plus si nous n’avons pas cette revalorisation. Nous ne pouvons pas suivre avec la conjoncture économique. Nous avons aujourd’hui, des patients tellement compliqués à appareiller, que cela prend beaucoup de temps, sans pouvoir facturer plus cher, nous travaillons à perte dans ces cas-là. Le risque est voir disparaître ce métier de niche purement français, et d’autres pays prendront l