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Rennes School of Business : l’incomparable ascension de la jeune école de commerce rennaise

5 000 étudiants, 100 nationalités présentes, un campus qui s’ouvre « en province à Paris », une triple accréditation internationale, un corps professoral issu de l’étranger, 350 écoles partenaires dans le monde, Rennes School of Business s’est fait une place dans les classements français et internationaux des écoles de commerce. Un succès et une renommée que l’on doit à un pari lancé à son origine en 1991 : L’international !

Thomas Froehlicher François Chatel Rennes School of Business

Thomas Froehlicher, directeur général de Rennes School of Business depuis 2018 et François Chatel, président de Rennes School of Business depuis 2014 © Studio Carlito

« Il y a 30 ans Rennes n’avait pas son école de commerce… cela semble incroyable ! » rappelle François Chatel, président de Rennes School of Business. « C’est un consortium d’entrepreneurs qui se saisit du projet, autour de Loïc Bazantay promoteur et surtout président de la CCI de Rennes, et Pierre Jolivet PDG de Sopral. » En quelques mois le projet devient réalité : avec le soutien financier de la ville de Rennes, du Département et de la Région, l’école de commerce est créée, le bâtiment sort de terre, et l’école est inaugurée en 1991.

Une trajectoire unique dès l’origine

« Ces chefs d’entreprise ont imprimé une orientation très internationale à l’école, dès l’origine » indique François Chatel. « L’objectif étant de rendre service aux entreprises du territoire, avec une formation ouverte sur le monde ». Formation en commerce et management en phase avec l’évolution de la société au début des années 90. « Cette orientation très internationale fait partie des particularités de l’école. Tout comme le fait que ce soit une école privée consulaire, sous forme associative et non intégrée à la CCI. » Une gouvernance qui permet d’échapper à toute confusion sur la gestion du patrimoine ou des budgets. « Tout l’argent n’est mis qu’au service de l’étudiant ! »

En 1991, il y a 30 ans, Rennes School of Business (qui s’appelait alors ESC Rennes) inaugurait son premier bâtiment, conçu par l’architecte Jean-Jacques Morisseau.

Construire en 30 ans une école triplement accréditée (AACSB, AMBA et EQUIS) est assez exceptionnel !

Le virage des années 2010

Dès 2005, sous l’égide du président Bernard Angot, l’école engage un virage, et une accélération. Celui-ci a monté la Sofrel, dirige l’entreprise Kenwood, est un fervent militant du développement économique régional, et sait ce que l’international veut dire. « C’est à partir de cette époque que l’on va chercher les labels internationaux qui sont des marques du niveau d’excellence académique et d’internationalisation. » Un univers très concurrentiel. La 1re accréditation de RSB est décrochée en 2012 pour l’AACSB, l’AMBA en août 2013, puis EQUIS en décembre 2014. Ces accréditations sont valables quelques années puis doivent être reconduites… ou pas. Près de 70 écoles dans le monde -et seules treize françaises – font partie du cercle très fermé de la « triple couronne » AACSB, AMBA et EQUIS. « Construire en 30 ans une école triplement accréditée est assez exceptionnel ! » souligne François Chatel.

Les étudiants RSB 2021 : autant de femmes que d’hommes. 45 % sont français (19 % du Grand Ouest, 10 % de région parisienne, et 16 % reste de la France) 55 % sont internationaux, de 100 nationalités différentes, sur le podium :

1 – Chine.  2 – Amérique latine.    3 – Inde.    4 – Amérique du Nord.      5 – Asie du Sud-Est

Français langue étrangère

« 100 % des cours sont en anglais, on compte 100 nationalités différentes dans l’école aujourd’hui parmi nos étudiants et 95 % des enseignants sont d’origine étrangère », rappelle Thomas Froehlicher, directeur général de RSB. « Vous pouvez très bien intégrer RSB sans parler français. Ensuite on accompagne les étudiants pour qu’ils apprennent la langue, via l’Institut Diderot notamment afin de faciliter l’insertion dans les entreprises régionales et nationales. Même les services administratifs de l’école sont en anglais. C’est une réelle différence, nos accréditations et labels internationaux ne sont pas dus à des étudiants étrangers venant de pays francophones, nous avons un réel multi-culturalisme. » C’est bien là le génie de RSB. L’école a gagné le pari de miser ainsi il y a 30 ans sur l’international. Dans ce monde des affaires mondialisé, cela semble aujourd’hui une évidence, et pourtant.

rançois président de Rennes School of Business depuis 2014

François Chatel, président de Rennes School of Business depuis 2014 © Studio Carlito

Le multi-culturalisme

« Connaître une langue est une chose, côtoyer près de 100 nationalités différentes, comme le font les étudiants de RSB, c’est appréhender plus largement les différentes cultures », nuance François Chatel. « Les manières de faire, de penser, de communiquer, il y a des pratiques culturelles multiples, et ce brassage permet d’appréhender de manière globale les échanges internationaux. » « Et la mondialisation ce n’est pas la standardisation », précise Thomas Froehlicher. « C’est pour ces 5000 étudiants, échanger sans barrière mentale, et vivre au rythme de l’international. »

« Vous pouvez très bien intégrer RSB sans parler français. Même les services administratifs de l’école sont en anglais. »

« Nous venons par ailleurs de signer un accord avec le gouvernement américain. Nous faisons partie d’une poignée d’écoles en France (avec Science Po Paris, l’ENM de Lyon, etc.) à accueillir une trentaine d’étudiants américains en cette rentrée. Ce sont les premiers. » Si cela n’a l’air de rien, il faut rappeler que ce sont habituellement les Français qui vont passer leur diplôme MBA aux USA, dans ces Universités notables de Harvard Stanford, ou Columbia. Ce MBA, Master of Business Administration est une formation internationale de haut niveau en matière de gestion d’entreprise.

22 500 diplômés

RSB c’est en 30 ans 22 500 anciens étudiants diplômés, alumni, véritable réseau pour décrocher stages et emplois.

Rennes school of business

Thomas Froehlicher, directeur général de Rennes School of Business depuis 2018 et François Chatel, président de Rennes School of Business depuis 2014 © Studio Carlito

40 000 euros

« Passer 3 ans à RSB, c’est 3 fois 13000 euros. C’est un coût conséquent dans le paysage de la formation en France, bien sûr, c’est un réel investissement. Nous avons près de 30 % des étudiants qui touchent diverses aides, cela peut être des bourses d’état comme des aides sociales internes à l’école. Sur 1 million d’euros déboursés par l’école en une année d’aides, la moitié correspond à des histoires de taux de change. Nous continuons à faire des efforts pour aider au financement des études, nous avons aussi six banques qui nous accompagnent pour limiter la responsabilité des parents. Mais quoi qu’il en soit, pour un élève qui réussit un concours d’entrée à RSB, on trouve un moyen pour qu’il fasse son parcours chez nous. Nous avons aussi développé largement l’alternance : en 4 ans nous sommes passés de 100 à 650 apprentis. »

Les enjeux

« Nous pensons business, mais aussi responsabilité », décline Thomas Froehlicher. « Nous incluons de la géopolitique dans l’enseignement, de l’expertise en Supply Chain, en agrobusiness, en finance, en management des risques cyber. Les dirigeants qui sortiront des rangs de RSB exerceront dans un monde complexe qu’ils doivent appréhender dans sa globalité. #Unframe-dThinking, la devise de l’école, c’est penser hors du cadre, pour inventer le monde de demain. » « Il y a aussi les enjeux du campus numérique, qui s’est fortement développé lors de la pandémie, et que nous allons faire encore évoluer. » RSB c’est aussi un nouveau campus qui vient d’ouvrir à Paris « c’est 1 000 à 2 000 étudiants de plus en formation initiale dans les 3 ans, et un budget qui atteindra en même temps les 70 millions. C’est aussi repenser le campus de Rennes, repenser les quatre bâtiments anciens, déconstruire – quand ce sera l’heure – l’actuelle CCI pour un projet phare, revoir ce schéma immobilier pour un campus vert et ouvert. »