Vincent Besneux, président de l’agea Bretagne (fédération des agents généraux d’assurances) et lui-même agent général AXA à Pacé et au Rheu (35) :
« Nous sommes encore très loin de pouvoir faire un estimation du coût global de la tempête. Nous recevons encore des déclarations. Dans mon agence, nous avons enregistré 50 sinistres en cinq jours ; là, où en temps normal, nous en avons 7 ou 8. Une agence du Finistère Sud avait 450 dossiers en deux jours. Des toitures ou des abris de jardins envolées, des arbres tombés… Si nous avions envoyé de nombreux SMS de prévention, tout ne peut pas être évité. La charge de travail et donc les délais de traitement des dossiers sont très importants. Sans compter la partie entreprise. Certaines sociétés sont restées plusieurs jours sans électricité. Dans une telle situation exceptionnelle, les assureurs s’adaptent. Nous appliquons une seule franchise en cas de plusieurs garanties prévues dans le contrat ou en cas de différents sinistres. Ce qui m’inquiète le plus, c’est le temps que prendra la remise en état, alors que les artisans sont déjà en tension. »
Un gestionnaire sinistre pro entreprise du cabinet Assur’ and Finances (MMA) de Cesson-Sévigné (35) explique quant à lui que « l’essentiel des sinistres déclarés par les entreprises concernent des toitures envolées ; qui, elles-mêmes causent des dégâts. Nous avons pris des mesures exceptionnelles : élargissement des seuils d’expertise – pour que les experts se concentrent sur les sinistres les plus importants et gagner du temps sur les plus petits dossiers – , allongement du délai de déclaration à 30 jours, regroupement des dégâts des deux tempêtes en un seul sinistre, location de groupes électrogènes, bâchage pour parer au plus urgent avec l’assistance… En revanche, il faut préciser que la tempête ne passe pas en catastrophe naturelle. Elle est traitée en garantie tempête. Le régime de catastrophe naturelle est reconnue comme telle par un arrêté interministériel. Il y a parfois une confusion. »
Les sinistres sont traités en garantie tempête. Le régime de catastrophe naturel n’a pas été décrété.
Au lendemain de la tempête Ciaran, le 2 novembre matin :
Ille-et-Vilaine :
460 interventions des sapeurs-pompiers
78 000 foyers sans électricité
Morbihan :
631 interventions des sapeurs-pompiers
195 000 foyers sans électricité
Finistère :
429 interventions des sapeurs-pompiers
286 000 foyers sans électricité
Côtes d’Armor :
377 interventions des sapeurs-pompiers
220 000 foyers sans électricité
