Couverture du journal du 30/06/2025 Le nouveau magazine

Vite, du slow !

Non, le slow n’est pas synonyme de lenteur ! Mais plutôt de bon sens. Faire mieux avec moins, pour le bien de tous, en conscience. C’est ce que trois auteurs passionnés par le sujet déclinent dans leur ouvrage « Osez le Slow en entreprise » publié aux éditions Dunod.

Delphine Poirier et Heidi Vincent

Delphine Poirier et Heidi Vincent ©Studio Carlito

L’interview se déroule à Saint-Sulpice-la-Forêt près de Rennes avec Heidi Vincent et Delphine Poirier. Leur complice Keyne Dupont, actuellement dans la Nièvre, n’a pu faire le déplacement. Une discussion à bâtons rompus s’installe très vite avec les jeunes femmes alors que nous prenons place dans l’unique commerce de la commune, Le Guibra. Une mise au point d’abord : « Le terme de slow n’est pas intuitif puisqu’il signifie littéralement « lent » », concède Heidi Vincent « mais il ne s’agit pas de faire l’éloge de la lenteur ! Le slow c’est faire les choses dans l’ordre, avec réflexion, bon sens, sans précipitation et en tenant compte de toutes les parties prenantes. C’est participer au déploiement de modèles durables contribuant au bien commun ». Alors pourquoi diantre ce terme.

De la slow food à la slow entreprise

Le terme slow est apparu en Italie au milieu des années 80, dans l’univers de la gastronomie. C’est en réaction à l’implantation de MacDo dans la ville aux 7 collines qu’un groupe de gourmets mené par Carlo Petrini fonde le mouvement contestataire « slow food » en opposition au « fast-food ». « Bien sûr, il ne s’agit pas de manger plus lentement ! Prendre 3 heures pour ingurgiter de la malbouffe ne changera rien » s’amuse Delphine Poirier. « Le manifeste « slow food » s’appuie sur 3 piliers : le bon, qui est possible par des méthodes de production qui n’altèrent pas le caractère naturel des produits, le propre avec le respect de l’écosystème et de la biodiversité, et le juste en référence aux conditions de travail respectueuses, mais aussi à des valeurs connexes telles que la solidarité et le respect. » Une philosophie qui s’étend rapidement à d’autres secteurs. Aujourd’hui on parle de « Slow life », « slow travel », « slow cosmétic », « slow fashion », « slow education »… et bien sûr de « slow entreprise ».

Le slow ne doit pas être pris comme une mode ou de l’opportunisme

Une énième mode marketing ?

À l’image de monsieur Jourdain…