Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

« Pablo est une fille ». Un point c’est tout !

« Pablo est une fille » ! Une boutade pour créer la surprise ! Pas question ici de Picasso, mais d’une illustratrice de 29 ans passionnée de dessin et d’architecture. Elle a composé son pseudonyme à partir des deux premières lettres de son prénom et de son nom : Pauline Bloquel.

Pablo est une fille, Pauline Bloquel

© Pablo est une fille

Architecte de formation, elle a toujours eu à cœur d’exprimer sa vision de la ville et de l’architecture. Et ce qui était un hobby est devenu un métier. La plupart de ses illustrations, en noir et blanc, ont pour thème son port d’attache, « ma jolie ville de Rennes, ma muse », dit-elle.

« Pointilliste et pointilleuse »

Pablo a développé une technique à son image, exigeant autant de minutie que de rigueur. Armée d’un simple stylo de 0,05 mm et douée d’une patience infinie, elle dessine point par point, dans l’esprit des peintres pointillistes de la fin du XIXe siècle : Georges Seurat, Maximilien Luce, Paul Signac… Ainsi a-t-elle compté 78 000 points pour faire surgir sur le papier la tour des Horizons de Georges Maillols, le plus haut bâtiment de Rennes. Trois semaines de travail ! Avec le même talent, la même attention au détail, elle a recréé l’hôtel de ville de Gabriel, les maisons à pans de bois du vieux Rennes avec toujours des angles inédits, des perspectives soignées, en variant la taille du point pour suggérer ombre et lumière. « Par cette technique dite du pointillisme, confie-t-elle, émane de mes illustrations une sorte de réalisme empreint de naïveté. »

Chaque original donne lieu à une sérigraphie éditée en plusieurs exemplaires par l’Association rennaise « La Presse Purée ». Numérotées, elles sont encadrées sur mesure par l’atelier « La Fabrique », car Pablo aime faire appel aux savoir-faire bretons. Elle édite aussi des cartes postales imprimées à Plougastel dans l’Imprimerie Cloître. « Loin de l’agitation du monde, mes sérigraphies pourraient être perçues comme une ode à la patience ou comme les revendications d’une pointilliste pointilleuse qui vous somme de ralentir, de voir, de ressentir… » Vêtue d’un ciré jaune, bien pratique pour braver les intempéries, Pablo arpente les rues à la recherche des points de vue les plus saisissants : « j’accorde beaucoup d’importance aux détails. Une ville ne se résume pas à ses beaux immeubles, à ses rues et à ses habitants. Ce sont aussi ses lampadaires, ses poubelles, ses enseignes, ses travaux, tous ces petits détails de la vie quotidienne auxquels s’attache le regard. »

Pablo dessine au point les lieux et les choses qui l’inspirent : les villes de Bretagne (la Place Saint-Pierre à Vannes, le passage Pommeraye et le Lieu Unique à Nantes), les plantes, les animaux marins, telles ces superbes sérigraphies consacrées aux cétacés, aux méduses, aux poissons, aux crustacés… « À mi-chemin entre gravure scientifique et illustration, l’ensemble de ces portraits d’animaux forme une douce et poétique ménagerie ».

Désireuse de diversifier son activité, Pablo répond aux demandes des particuliers, des entreprises, des agences d’architecture pour dessiner leurs constructions. Et cela point par point !

 

Capifrance, 12 rue Poullain Duparc à Rennes, exposition du 4 janvier au 4 février 2022