La galerie Winston se réjouit de consacrer une rétrospective au peintre Guillain et d’exposer le temps de l’été une trentaine de toiles choisies par l’artiste lui-même dans son atelier.
Originaire du Nord de la France, né en 1931 à Comines (59), Guillain peint sa première toile à l’âge de 13 ans : Peupliers au bord de l’Helpe, dans l’Avesnois de son enfance. Déjà le goût du paysage et de la lumière. Il se forme à Tournai, à l’Académie de Saint-Luc et se nourrit des conseils de l’expressionniste flamand Speybrouck. De son maître, Guillain retiendra l’art de structurer la toile, et de son école, la spontanéité de la touche, franche et alerte. Toute de vivacité !
De la lumière du Nord aux couleurs du Maroc
Habitué aux ciels du Nord, Guillain découvre le Maroc, ses couleurs et sa lumière en 1954 à l’occasion de son service militaire. Une révélation comme ce fut le cas, avant lui, pour Matisse et Delacroix. Pas un instant à perdre. Guillain saisit alors tout ce qui s’offre à sa vue : les vallées somptueuses de l’Ourika et du Tizi-n-test, les oueds de la vallée de l’Ounila aux tons de miel, les ksars arrimés aux murailles de l’Atlas… Sa palette s’en trouve métamorphosée. Finies les tonalités sombres de l’École du Nord, place à la couleur.
Tout en disant « croire aux racines qui attachent l’Homme à sa région », Guillain parcourt de nombreuses contrées pour renouveler son inspiration, satisfaire son amour du paysage et de la couleur. Au fil de ses voyages en Grèce, au Portugal et en Espagne, en Italie, en Irlande, en Inde, au Vietnam… sa palette se réchauffe encore et s’élargit. Sa touche puissante s’affine, son trait épuré s’affirme.
L’art de structurer la composition
Guillain construit vigoureusement ses paysages, sources d’impressions multiples. Il se montre toujours attentif aux premiers plans travaillés en aplats généreux telle cette vue de la côte à Kalymnos : cultures en terrasses, murets de pierre sèche gorgés de soleils, ocres saumonés sublimés par le contraste des verts sombres des reliefs et du bleu turquoise de la mer. À Santorin, les murs sont d’un blanc si lumineux que la mer en devient bleu marine. À Essaouira, Guillain capte les derniers rayons du soleil pour parer de rose le blanc des murailles.
En Bretagne, il apprivoise la lumière au gré des caprices du ciel et du mouvement des nuages et il orchestre ses plans de manière à entraîner le regard au loin, en ouvrant le paysage sur la mer : à Bréhat comme sur les plages du Finistère. Sa touche ample, son geste sûr font à chaque fois merveille. Ses toiles s’embrassent du regard. Une invitation à la contemplation.
Galerie Winston, 20 rue Winston Churchill, 35 800 Dinard.
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Exposition du 24 juin au 30 juillet. Tous les jours sauf le mardi et le mercredi : de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 19 h 30.