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Festival du Roi Arthur : Un ADN territorial et éco-responsable

Damso, Véronique Sanson, Deluxe, Vitalic, Jahneration ou encore PNL… Après deux ans d’absence, due au Covid, le Roi Arthur revient plus fort que jamais avec une programmation digne des plus grands festivals. Un évènement incontournable de la fin de la saison estivale, à Bréal-sous-Monfort, qui prône un ancrage local et place les enjeux environnementaux au cœur de ses préoccupations.

festival du Roi Arthur

Festival du Roi Arthur © NicoM

Le festival du Roi Arthur repart pour une 11e édition sur trois soirs les 26, 27 et 28 août prochains. Sept concerts auront lieu chaque soir sur deux scènes (en alternance) avec une proposition artistique très éclectique (rap, rock, reggae, de la variété française…). Près de 16 000 personnes sont attendues chaque soir, à la plaine du Mafeu à Bréal-sous-Monfort, pour aller écouter 21 artistes ou groupes. « Nous avons souhaité repartir sur un format très proche de l’édition de 2019 », explique Nadège Couroussé, directrice de production et ancienne co-présidente du festival.

À noter tout de même quelques changements avec la délocalisation du camping dans une prairie enherbée « pour le confort du festivalier-campeur ». Autre nouveauté, une nouvelle zone, au sein du festival, sera accessible afin de découvrir une autre proposition artistique que celle connue du grand public avec des arts de la rue, des animations, des spectacles… Le village du Roi s’installera dans le jardin du Pavail pour une ambiance plus champêtre.

Si nous sommes encore présents, malgré les aléas, c’est principalement grâce aux bénévoles !

Un ancrage local

L’Association du festival du Roi Arthur (AFRA), à but non lucratif, embauche près de 70 intermittents par an pour l’organisation en amont et pendant le festival. « Nous n’avons pas de financement public ni de société de production ».

Cette année, 1 000 bénévoles – une trentaine investie à l’année – seront présents sur le site dont près de 75% d’entre eux habitent les communes avoisinantes. Une main-d’œuvre locale obligatoire pour garantir l’organisation du festival. « Nous avons pu constater un engouement à l’ouverture des inscriptions bénévoles au printemps. En local, il y avait une envie que le festival reprenne, se félicite Nadège Couroussé. Nous avons de la chance d’avoir une fidélité de la part de nos bénévoles. 400 sont présents depuis le tout début. » Un ancrage local indispensable pour la direction du festival. « Les festivals sont des évènements éphémères. Si nous sommes encore présents, malgré les aléas, c’est principalement grâce aux bénévoles ! »

Une identité bretillienne et bretonne qui est également présente au village où une quarantaine d’artisans exposeront. « C’est important pour nous. C’est le moyen de maintenir une dynamique économique sur le territoire. Pour nous, c’est toujours une fierté de faire découvrir au public les savoir-faire bretons ».

Naturellement, nous avons une sensibilité pour limiter au maximum l’impact des déchets sur le site. C’est dans notre ADN.

festival du Roi Arthur

La dernière édition du festival du Roi Arthur en 2019 © NicoM

Sensibilisation aux enjeux environnementaux

Le festival du Roi Arthur est aussi avant-gardiste en mettant l’éco-responsabilité au cœur de ses préoccupations. Dès 2011, les organisateurs ont décidé de supprimer toute vaisselle en carton et de trier les déchets en ajoutant des contenants recyclables.

« Depuis 10 ans, nous avons une équipe de tri qui a, depuis, mis en place un mini centre de tri sélectif. Nous avons depuis mis en place des toilettes sèches, des gobelets réutilisables ou encore une revalorisation des déchets ». Les festivaliers sont aussi mis à contribution pour, eux-mêmes, ramasser les déchets contre des lots à gagner.

Une démarche accentuée cette année avec la mise en place d’une équipe qui réalisera des relevés et des analyses par zone afin de voir ce qui est le plus énergivore au niveau de l’électricité et de l’eau. Installé sur des terres vierges, le festival est obligé d’utiliser des groupes électrogènes fonctionnant au carburant. « Des terres sont mises à disposition par des agriculteurs locaux. Naturellement, nous avons une sensibilité pour limiter au maximum l’impact des déchets sur le site. C’est dans notre ADN. » Des compteurs spécifiques sur les points d’eau et pour l’électricité seront installés pour relever la consommation. « L’objectif est de les analyser pour pouvoir améliorer tout ça pour 2023 ».

Une organisation à 2,5 millions d’euros

En outre, la période de crise économique au niveau national met à mal la trésorerie du festival. En effet, l’augmentation des coûts de production, des coûts de location et du carburant ont un impact sur la trésorerie de l’évènement. Après deux années de crise sanitaire, les dispositifs sécurité et secours ont également revu leur prestation à la hausse. « Nous avons aussi perdu certains intermittents du spectacle. Or, ce sont des ressources difficiles à trouver sur certaines spécificités métiers ».

Cette année, l’organisation globale du festival a coûté 2,5 millions d’euros. « Tous les ans, les coûts de production augmentent. En 2019, nous étions à peu près à 2,2 millions d’euros. Nous avons augmenté de 300 000 et il y a même de fortes chances que nous dépassions le budget », déplore la directrice de production.

 

« Nous ne pouvons pas nous permettre de rationaliser l’eau »

Le département de l’Ille-et-Vilaine est en proie à une sécheresse historique depuis plusieurs semaines. Les entreprises ont l’obligation de diminuer drastiquement leur consommation d’eau. Pour autant, le festival n’est pas dans le même cas de figure. « Malheureusement, nous ne pouvons pas nous permettre de rationaliser l’eau. Ce sont des notions de sécurité et de secours. D’un point de vue sécuritaire, il y a des zones où nous avons l’obligation préfectorale d’arroser.

Nous devons mettre l’eau à disposition dans certaines zones, notamment sur les parkings pour limiter tout risque d’incendie ».