Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Culture et numérique, la création en péril ?

Orchestré par les membres du collège culture & tourisme du réseau Produit en Bretagne, représentant 8% des 500 entreprises adhérentes, la 4e édition du colloque « Culture et Économie », qui se tenait à Rennes début octobre, plaçait au coeur des échanges la révolution numérique et l’intelligence artificielle, avec cette question : « régression ou ébullition culturelle ? »

De g. à dr. : Benoît Quéro de Spectaculaires, Valérie Cottereau, PDG d’Artefacto et Patrick Prieur, directeur de 70.8, espace dédié à l'océan à Brest. La table ronde était animée par Cécile Peltier ©SB_7J

De g. à dr. : Benoît Quéro de Spectaculaires, Valérie Cottereau, PDG d’Artefacto et Patrick Prieur, directeur de 70.8, espace dédié à l'océan à Brest. La table ronde était animée par Cécile Peltier ©SB_7J

L’expérience immersive, nouveau paradis

« Aujourd’hui, à moins de 5 000 euros, il est possible de se doter d’un outil qui permet à n’importe qui d’intégrer de la 3D, du media son, faire une traduction, etc. Nous avons passé du temps à industrialiser nos outils pour réduire les coûts. Certains projets étaient irréalisables il y a quelques années, le ticket d’entrée était de 30 000 euros », indique Valérie Cottereau, PDG d’Artefacto, agence de réalité augmentée et réalité virtuelle, lors de la table ronde sur l’expérience immersive, qui réunissait également Benoît Quéro de Spectaculaires et Patrick Prieur, directeur de 70.8, espace dédié à l’océan à Brest.
« Aujourd’hui, nous ne voulons plus être spectateurs, nous voulons participer, constate Valérie Cottereau. Le besoin d’offrir aux clients une expérience est valable dans tous les secteurs d’activité. Nous travaillons, par exemple, avec des industriels qui veulent expliquer leurs process et proposer des visualisation d’usines. »

Mort annoncée de la création culturelle ?

Gilles Estines ©SB_7J

Gilles Estines ©SB_7J

« Avant d’être un champion du clavier, il faut avoir des idées », lance Benoît Quéro, spécialiste des projections monumentales. La dimension technologique, accélérée par l’intelligence artificielle, n’éteint pas la nécessité de contenu.

Un avis partagé par Gilles Estines, directeur de l’agence de communication rennaise Kerozen, en marge de la table ronde. « Il ne faut pas croire que la machine va nous remplacer », prévient-il. Et d’ajouter : « L’outil est là et il est extrêmement puissant. Il faut s’en emparer avec déontologie. »

Avant d’être un champion du clavier, il faut avoir des idées

Mathis et la forêt des possible, parue aux éditions Locus Solus (Finistère) et aux Presses Universitaires de Rennes, est la première bande dessinée dont les images ont été produites à partir de Midjourney. Des méthodes qui posent la question du cadre juridique autour de ces créations.

 

À lire sur le sujet : L’intelligence artificielle peut-elle être auteure d’une œuvre ? par Me Ludovic de la Monneraye, avocat au barreau de Rennes.