La Bretagne ne lui est pas inconnue. Dans sa carrière*, Philippe Gustin a passé neuf mois dans le Morbihan, « aux côtés du préfet pour un stage ,dans le cadre de ma formation à l’ENA ».
Souvenir de l’« Erika »
Une expérience dont il garde un souvenir prégnant puisqu’il se retrouve confronté aux dégâts du naufrage de l’« Erika », au large de la Bretagne, en décembre 1999. « Je me souviens du 24 décembre, le préfet était aux sports d’hiver. Les experts avaient prévu l’arrivée du fioul sur les plages de Vendée, où tous les moyens avaient été concentrés. Sauf que la marée noire est aussi arrivée sur des plages du Morbihan. Depuis, j’ai appris à me méfier des experts. En France, quand une telle chose arrive, on appelle la préfecture. »
Ce stage en Morbihan lui inspirera un ouvrage, publié par la préfecture : « De Giraud-Duplessis à Roth : les préfets du Morbihan du 11 ventôse An VIII au 28 décembre 1915. »
La relation avec Emmanuel Berthier
Plus récemment, Philippe Gustin avait des nouvelles régulières de l’actualité et des enjeux bretons puisqu’il avait des contacts réguliers avec son prédécesseur, Emmanuel Berthier. Les routes des deux hommes se sont plusieurs fois croisées. Ils ont tous deux été préfets en Guadeloupe, puis, plus récemment, au ministère des Outre-mer. « Avec Emmanuel, nous nous connaissons depuis longtemps. Il m’a passé le flambeau en toute amitié. Il n’y avait pas un mois sans que l’on se parle, souvent le dimanche soir ; de son côté au sujet de la Bretagne, et du mien, de ce qui se passait à Paris. Il m’avait d’ailleurs exprimé que, lorsqu’il s’agit de l’intérêt du territoire, tout le monde se retrouve malgré les différences. Ce qui n’est pas le cas partout. »
Vacances en Pays bigouden
Le nouveau préfet a également une relation plus personnelle avec la région : « Depuis tout petit, je vais en vacances dans le Pays bigouden, du côté de Saint-Jean-Trolimon. »
Par ailleurs, si Philippe Gustin est né à Châlons-sur-Marne (51), « au hasard des mutations de mon père militaire », il grandit en Franche-Comté. « Cette région a un rapport très profond avec la Bretagne. Ce sont les deux territoires français qui ont donné le plus de morts à la guerre de 1914, avec une culture paysanne et une identité très fortes que je revendique. »
Les dossiers prioritaires de Philippe Gustin
- Le contrat de plan État-Région, notamment le volet mobilité : « Je me suis déjà fait le porte-parole auprès du cabinet de la Première Ministre des besoins exprimés par le président de Région, Loïg Chesnais-Girard. Je n’arrive pas avec une rallonge, mais j’espère qu’il y en aura une. »
- L’attractivité de la Bretagne : « La région connaît une pression très forte en termes d’emplois. Le logement est aussi un sujet capital. Les gens ne trouvent plus à se loger. Le préfecture elle-même connaît des recrutements qui échouent car les candidats retenus ne trouvent pas de logement. »
- L’environnement : « En particulier les algues vertes. »
*Après huit dans l’enseignement, cet énarque connaît 6 ministères : l’Intérieur comme chef de bureau, le ministère de l’agriculture puis Bercy en tant que conseiller de Christine Lagarde en 2007, et le ministère de l’Éducation à partir de 2009, en qualité de directeur de cabinet de Luc Chatel. Il devient en 2020 directeur de cabinet de Sébastien Lecornu alors ministre des Outre-mers. En 2022, il le suit au ministère des armées. Entre ses expériences ministérielles, il est nommé ambassadeur de France en Roumanie en 2012, avant de devenir, deux ans plus tard, administrateur délégué de l’UMP, chargé de redresser la situation du parti. Retrouvez le parcours de Philippe Gustin, dans notre carnet en cliquant ici.